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l’avenir passe par la transformation de la vie religieuse

« Regarder la réalité en face, c’est peut-être cela le principe moteur de la transformation. » En ouvrant l’assemblée de la Conférence des religieuses et religieux de France (Corref) qui s’est déroulée à Lourdes du 21 au 25 novembre, sœur Véronique Margron a invité à un grand regard sur l’état de la vie religieuse aujourd’hui . « Regarder la réalité », a rappelé la présidente de la Corref, avait été une étape douloureuse et essentielle dans la lutte contre les abus de conscience et les agressions sexuelles. Dans une même dynamique, c’est l’avenir des congrégations fragiles qui était notamment abordé ainsi que, plus généralement, la place de la vie religieuse dans la société actuelle.

« Être sur un chemin de transformation, c’est consentir à ce que des choses auxquelles nous tenons légitimement mourir », insistait sœur Véronique Margron. S’il ya quelques années les congrégations fragilisées cherchaient par tous les moyens à survivre, elles sont entrées aujourd’hui dans une forme d’acceptation qui autorise des initiatives originales, telles que le rapprochement entre instituts, la transmission du charisme à des laïcs, un nouvel équilibre Nord-Sud. Jusqu’à parler « d’un chemin d’accomplissement »un euphémisme qui dit aussi le consentement au vœu de pauvreté jusqu’à ne plus exister. « Nous allons mourir, mais nous voulons mourir vivantes »confiait une sœur dont la communauté ne tardera pas à disparaître.

Si la réflexion de fond était menée notamment avec l’intervention du théologien jésuite Christoph Theoblad à propos d’une « Église qui se fissure » ou encore la sœur xavière Agata Zielinski évoquant les vœux religieux, c’est aussi des expériences très concrètes qui ont été présentées durant cette semaine. Sœur Avril O’Regan, supérieure générale des sœurs de la Retraite, n’hésitait pas à dévoiler l’équation : il ya six ans, elles avaient encore 113 ans, avec une moyenne d’âge de 82 ans. Aujourd’hui, elle compte 74 religieuses, de six nationalités, réparties dans cinq pays, et une moyenne d’âge de 88 ans… Face à une certaine évidence, « il faut pourtant du temps pour accueillir la réalité creuser le sens spirituel de la disparition… »

Sœurs et laïcs

Pour la congrégation diocésaine des Filles de la Sainte Vierge, créée en 1835, la transformation a été mise en œuvre il ya déjà dix-huit ans, en imaginant une « gouvernance partagée » avec un laïc. Réduite à une vingtaine de membres dont la moyenne d’âge est de 81 ans, la petite congrégation rurale installée à Salvert (Vienne), non loin de Poitiers, développe un vrai pôle d’aide sociale, d’éducation, de travail agricole, d’accueil aux migrants notamment. Emmanuel Gasselin, laïc délégué général de la congrégation, et sœur Marie-Elisabeth Branger, supérieure, forment un tandem pour penser l’avenir des activités, et donc de la vocation de la congrégation : « La vie religieuse nous apprend le temps long », énonce-t-il, tandis que la supérieure explique : « Notre charisme, c’est d’accueillir la fragilité humaine. Les sœurs regardent au-delà d’elles-mêmes. »

Accepter une traversée

Cette réflexion sur l’avenir, tous en témoignent, s’impose à la suite de la crise des abus. Président de la conférence des religieux d’Irlande au pire moment, le père Marc Whelan n’hésite pas à dire que « les vents contraires peuvent être aussi le souffle de l’Esprit. » De l’épreuve, peut naître une plus grande audace. Pour sœur Mercedes Lopez, supérieure des Ursulines de Jésus, c’est l’émergence d’une majorité de sœurs du Sud qui a bousculé la congrégation : « Elles n’entrent pas pour occuper les chaises vides en France : elles sont la congrégation au Cameroun, à Madagascar. Le Seigneur a ouvert un passage, nous acceptons de le traverser. »

Statistiques

Les chiffres sont éloquents, mais à avec précaution : si, de fait, plusieurs congrégations doivent accepter de prendre une chute telle de leurs effectifs que leur avenir est menacé, d’autres ont encore les moyens de leur mission. Les instituts masculins ont une moyenne d’âge générale de 69 ans, qui est de 79 ans pour les religieuses (chiffres de 2021). Le nombre de contemplatives est passé de 5 237 en 2000 à 2 972 vingt ans plus tard, chute encore plus nette du nombre de religieuses apostoliques, passé de 48 412 à 15 653. Sur les 486 instituts qui adhèrent à la Corref, 150 ont moins de 50 membres. Un constat qui était loin de décourager l’assemblée de supérieur(e)s majeur(e)s à l’issue d’une semaine d’échanges : « Vous n’êtes pas un conservatoire mais un laboratoireleur renvoyait un intervenant : vous êtes attendus. »

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